La douceur de l’inachevé

 La Lune flotte dans le jour comme une pensée lente. Elle ne brille pas, elle respire. À moitié offerte, à moitié retenue, elle accepte de ne pas être entière. Son silence est ancien. Il ne cherche pas à répondre, seulement à être là. Les ombres glissent sur sa peau marquée, rappelant que même l’immobile porte la mémoire du mouvement. Chaque creux, chaque relief est une trace du temps, une écriture que le regard apprend à lire sans comprendre.


Dans le bleu calme du ciel, elle ne demande rien. Elle nous invite à ralentir, à rester entre deux instants, là où rien ne presse. Ni nuit, ni jour, seulement un espace intérieur où l’on peut déposer le poids des heures. La Lune enseigne la douceur de l’incomplétude. Elle nous murmure que la plénitude n’est pas une question de totalité, mais d’équilibre entre l’ombre et la lumière. Et tandis que le monde continue de tourner, elle demeure, paisible, comme un souffle que l’on n’avait pas remarqué, mais qui, soudain, nous apaise. Entre ombre et lumière, même inachevé, on peut déjà être magnifique.

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