Ode à la liberté intérieure

Laisser la balise à bâbord, contourner l’ombre d’un dernier esquif, et s’éloigner du rivage des habitudes.
Sous le ciel vaste, le monde ancien se dissout dans la brume, comme un souvenir trop étroit pour contenir le souffle d’une âme en marche.


Quitter les sentiers battus, c’est refuser les cartes qu’on nous tend, celles qui tracent les limites de l’horizon avant même qu’on ait levé les yeux. C’est oser le pas nu sur la ligne fragile où le connu s’efface, et où commence la danse du possible.

S’affranchir d’un monde séculaire, c’est se délester des chaînes invisibles du devoir, du bruit et des masques. C’est reconnaître que la liberté ne se conquiert pas à la pointe d’une voile, mais dans la profondeur du silence intérieur.

Alors, dans l’immensité d’un univers méconnu, tu apprends à respirer autrement. L’air a le goût du vide, et pourtant il t’enivre. Chaque souffle devient une promesse, chaque vague un battement du cœur du monde. Et dans ce dialogue muet avec l’inconnu, tu comprends que tu n’étais jamais prisonnier que de toi-même.

La liberté n’est pas un lieu où l’on va, mais un espace que l’on ouvre en soi. Elle commence là où l’on cesse d’avoir peur, là où l’on accepte de ne plus savoir, là où l’on accueille la vastitude de l’être comme une mer sans rive.

Et tandis que le vent t’effleure, que le monde se tait, tu sais enfin que le véritable voyage n’a ni port ni destination, il est l’éveil même du regard.



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