Lune bleue

La voilà, enfin, dans le ciel de Plouguerneau — timide apparition suspendue entre la mer et les nuages. À demi voilée par un léger drapé d’argent, elle semble jouer avec la pudeur des astres, dévoilant son éclat par fragments, comme pour mieux en préserver le mystère. Éphémère passagère du temps, elle s’est glissée entre deux souffles de vent, offrant à ceux qui lèvent les yeux un instant de grâce, une parenthèse dans le tumulte du monde. Son aura diffuse caresse la voûte céleste, rappelant à chacun la fragile beauté de ce qui ne dure qu’un instant.


Nul besoin d’un rivage pour accueillir ses rondeurs : elle règne libre, souveraine, suspendue au-dessus des flots et des landes. Majestueuse, elle trône dans le silence nocturne, le temps d’un battement d’âme qui s’étire en éternité. Drapée dans une souquenille de brume et de lumière, elle évoque à la fois la sagesse des âges et l’innocence des commencements. Et lorsque son éclat s’adoucit pour disparaître, elle laisse derrière elle une empreinte ineffaçable — celle du chemin parcouru, des yeux levés vers le ciel, et du souvenir éternel d’un instant où le monde a semblé s’arrêter pour la contempler.




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