Allez Brest...

Que le monde a changé en 45 ans de supporterisme. Le comportement associable d'une minorité tend à faire oublier que le sport est avant tout vecteur de cohésion et de solidarité. Autrefois, croiser un gendarme autour d'un stade, c'était l'exception, aujourd'hui il s'agit de la garantie de prendre le chemin de la maison sans heurt. L'inquiétude était palpable à la sortie de chez Francis, les parents resserrant les rangs autour de leurs enfants. Il n'est pas acceptable de voire des dizaines d'hommes casqués et apprêtés autour d'une enceinte sportive. Pourtant, ils sont là pour protéger les biens et les personnes. Les scènes d'émeutes du matin, rue Jean Jaurès, ont donné le ton d'une journée ou tout a basculé dans notre éthique de supporter brestois.


Deux tribunes fermées, une, celle des Ultras, la bien nommée, pour une sanction infligée par la ligue de football professionnelle, la seconde pour éviter des problèmes entre supporters. Les raisons sont évidentes et respectables. Elles ne doivent pas souffrir l'ombre d'une critique. Voilà ou nous en sommes arrivées. La gestion d'un sport populaire par des élites est-elle la raison de ses comportements et déviances ? L'inquiétude et l'incompréhension face à de telles dérives mènent à se poser des questions quant à la tenue d'évènements sportifs de grandes ampleurs. Il apparaît clairement qu'il ne faut pas systématiquement rejeter la fautes sur les autres. Nous sommes responsables de notre comportement au quotidien. 


Il y a pourtant dans cette noirceur une lumière qui tente de briller à l'unisson. Elle vient de la réponse des 9819 personnes présentes chez Francis. Il s'agit de cette voix qui porte la plus belle des réponses. Elle a chanté et encouragé les rouges et blancs durant les 90 minutes que dure la rencontre et ceci, malgré la défaite. Hier soir, il y avait ce sentiment de honte qui sied à un enfant qui a réalisé une mauvaise action. Désormais, il y a un avant et un après. Une tâche indélébile souille a tout jamais les supporters brestois... Une ligne inacceptable a été franchie. Pourtant, ce matin, l'espoir renaît, parce qu'il faut croire en les valeurs du sport.



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