Du Mont Saint-Michel de Brasparts à Pontusval

Après une longue journée de travail, j’ai pris la route en direction du mont Saint-Michel de Brasparts. Mon objectif était simple : arriver à temps pour admirer le coucher de soleil. Mais à force de laisser mes yeux se perdre dans le paysage, d’observer chaque nuance dans le ciel, j’ai raté la sortie menant à Saint-Rivoal — ce petit village qui abrite le mont et sa chapelle de la fin du XVIIIᵉ siècle. Résultat : dix minutes de retard.
Ce n’est pas bien grave. Le soleil s’était déjà glissé derrière l’horizon, mais les couleurs, elles, étaient encore là. Les derniers reflets orangés embrasaient le ciel, comme un adieu discret à la journée. Finalement, ce détour forcé fut presque une chance : sur la route, j’ai savouré chaque instant, sans me presser.


Arrivé tard, j’ai tout de même pu contempler ce paysage grandiose, baigné de lumières changeantes. Après une bonne nuit et un petit-déjeuner avalé rapidement, j’ai chaussé symboliquement mes bottes de sept lieues et me suis offert une magnifique balade autour du mont Saint-Michel. Le silence, le vent, la lande… Tout invitait à la lenteur et à la contemplation.



Impossible cependant de repartir sans faire un détour par Huelgoat. Cette ville possède une atmosphère que je n’arrive pas à expliquer. Elle m’attire, sans raison précise. Pas besoin de revisiter le chaos de rochers ni la fameuse Roche Tremblante : aujourd’hui, ce fut simplement le tour du lac, un déjeuner en terrasse, puis une courte sieste au soleil. Quelques parenthèses de douceur avant de reprendre la route vers Brest, direction le cabaret Vauban, pour le concert de Murray Head.


Plus de deux heures et demie d’un spectacle vibrant. Nous avons quitté la soirée à Bangkok, mais en chemin, nous avons pris le temps de redemander des explications à Jo, de faire du charme à Mademoiselle, de saluer les paysans, et même de voyager vers un Sud cher à Nino Ferrer. Un concert qui résonne encore, comme un bond dans le passé.


Porté par cette énergie retrouvée, j’ai repris la route et suis allé poser mon fourgon à Pontusval, côté Kerlouan. Depuis peu, un nouveau parking a été aménagé face au phare, à Brignogan-Plage. Dommage qu’il soit désormais interdit aux véhicules de plus de deux mètres dix. La vue y était splendide, et l’endroit appelait naturellement au repos.


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