Pologne, de Nowa Biała à Plouguerneau
14 août 2019
Un très court trajet nous conduit au village royal de Dębno Spiskie, mentionné pour la première fois dans la seconde moitié du XVIᵉ siècle dans les registres de la cour de la province de Cracovie.
Ce petit village discret abrite pourtant un véritable trésor : l’église gothique en bois de Saint-Michel-Archange, édifiée au XVᵉ siècle. Modeste par sa taille mais remarquable par la richesse de ses décors, elle est parfaitement entretenue et constitue l’un des joyaux de l’architecture religieuse en bois de la région. À la demande des bénévoles qui veillent sur le lieu, nous nous abstenons de prendre des photos de l’intérieur — l’église étant inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le respect des lieux s’impose naturellement.
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| Il fallait la faire entrer dans le cadre ! |
Nous reprenons ensuite la route et traversons Czorsztyn, d’où l’on aperçoit, de l’autre côté du lac, la silhouette imposante du château de Niedzica. Perché sur un éperon rocheux dominant le lac de Czorsztyn, le château de Niedzica (XIVᵉ siècle) fut une forteresse stratégique des confins hongrois avant de devenir une résidence noble. Il est aujourd’hui célèbre pour son panorama spectaculaire et pour la légende d’un mystérieux trésor inca qui y aurait été caché.
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| Château de Niedzica |
Ce n’est qu’une très:trop brève halte dans notre parcours : nous poursuivons vers Tęgoborze, où nous passerons la nuit.
15 août 2019
Nous prenons la route en direction de Sandomierz, après avoir profité de la matinée consacrée aux célébrations de l’Assomption de la Vierge Marie dans les rues de Tęgoborze. Le village baignait dans une atmosphère chaleureuse et recueillie qui accompagne encore nos pas en quittant la région.
Perchée au-dessus de la Vistule, Sandomierz est l’une des plus jolies villes historiques de Pologne. Sa vieille ville médiévale, accessible par la Porte d’Opatów, dévoile une place du marché pleine de charme, dominée par l’hôtel de ville gothico-renaissance. Nous déambulons dans les ruelles pavées, entre maisons colorées, églises anciennes et panoramas sur le fleuve. Sous la ville, un réseau de souterrains médiévaux raconte son passé commerçant. Paisible et lumineuse, Sandomierz est une étape idéale pour flâner et goûter l’atmosphère authentique des petites cités polonaises.
🍬 Sandomierz n’a pas un bonbon emblématique à la manière du pain d’épices de Toruń, mais la ville regorge de petites douceurs locales que l’on découvre au fil des boutiques de la vieille ville. Sous le nom de “bonbons de Sandomierz”, on retrouve surtout quelques spécialités bien ancrées dans la région.Les krówki artisanales en sont sans doute les plus populaires. Préparées à l’ancienne, au beurre et au lait frais, parfois parfumées à la vanille, au cacao ou aux fruits, elles se distinguent par une texture particulièrement crémeuse et fondante, loin des versions industrielles.
Viennent ensuite les bonbons à la pomme – un incontournable dans cette région réputée pour ses vergers. Durs, fourrés ou réalisés à partir de jus concentré local, ils offrent un goût frais et vif, typiquement sandomirien.
La région étant également riche en fraises et en cerises, certaines confiseries proposent des gélifiés, des pastilles ou des sucettes artisanales aux couleurs et parfums de fruits rouges.
Enfin, autour du Rynek (la place du centre), il est possible d’observer les confiseurs à l’œuvre dans de petits ateliers où le sucre est tiré sous vos yeux, avant d’être transformé en bonbons colorés. Une vraie tentation pour les curieux… et les gourmands.
Évidemment, nous n’avons pas résisté : nous en avons fait un bon petit stock. Après tout, la gourmandise n’a pas que des défauts !
16 août 2019
🦅 Notre découverte de la Route des Nids d’Aigle commence à Olsztyn, où les ruines du château dominent une colline rocheuse spectaculaire. Entre pitons calcaires et panorama ouvert sur la campagne de Silésie, le site donne immédiatement le ton : paysages sauvages, pierre blanche et histoire médiévale omniprésente.
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| Olsztyn |
En poursuivant vers le sud, nous arrivons à Mirów, un château plus brut, perché sur une crête rocheuse. Il forme un duo emblématique avec Bobolice, tout proche. Bobolice, superbement reconstruit, offre un contraste saisissant avec Mirów : on passe en quelques minutes d’une forteresse en ruine à un château parfaitement restauré, comme tiré d’une légende chevaleresque.
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| Mirów |
Nous poursuivons ensuite vers Bąkowiec, aussi appelé le château de Morsko. Plus discret et moins connu, ce petit nid d’aigle posé sur un rocher donne une atmosphère intime et presque secrète. Un arrêt court mais charmant, idéal pour ressentir la dimension plus rurale de la région.
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| Bąkowiec |
Puis vient l’un des moments forts du parcours : Ogrodzieniec. Imposant, dramatique, spectaculaire, ce château est sans doute le plus impressionnant de tout l’itinéraire. Ses murailles géantes et ses couloirs de pierre perchés sur des falaises calcaires créent une ambiance unique, presque fantastique.
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| Ogrodzieniec |
Plus au sud, Bydlin propose une étape beaucoup plus tranquille. Les vestiges du château, envahis par la nature, rappellent que la Route des Nids d’Aigle n’est pas seulement une succession de monuments célèbres, mais aussi un chapelet de lieux modestes mais authentiques.
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| Bydlin |
Nous continuons vers Rabsztyn, un château partiellement restauré qui offre une belle vue sur les collines environnantes. Entre ruines, passerelles en bois et tours reconstruites, l’endroit permet de bien comprendre l’évolution des forteresses médiévales de la région.
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| Rabsztyn |
Enfin, notre route s’achève à Tenczyn, à Rudno. Perdu au sommet d’une colline boisée, ce grand château en ruines impressionne par sa dimension et son isolement. C’est une conclusion parfaite : un site chargé d’histoire, entouré de forêt, qui résume à lui seul la magie de la Route des Nids d’Aigle.
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| Tenczyn |
Pour découvrir l’ancienne capitale polonaise, nous choisissons de laisser Jacqueline au camping pour deux jours. L’emplacement est idéal : un arrêt de bus se trouve juste à côté, prêt à nous déposer au cœur de Cracovie. Une fois arrivés en ville, nous nous laissons porter, sans itinéraire précis, simplement guidés par notre curiosité. Explorer une cité inconnue, c’est comme ouvrir les premières pages d’un roman : on ne sait pas encore où l’histoire va nous conduire, mais on sent déjà que l’aventure sera belle.
Cracovie, nous le savons, est une ville profondément marquée par son passé, l’une des plus fascinantes d’Europe centrale. Ici, tout invite à regarder, à écouter, à comprendre. Sa vieille ville, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, dévoile au fil de nos pas un décor médiéval admirablement préservé. Nos déambulations finissent par nous mener chez Polakowski, une petite gargote populaire où les plats traditionnels se dégustent sur le pouce. L’endroit est simple, chaleureux, délicieusement typique : on adore.
La vaste Place du Marché, véritable cœur battant de Cracovie, nous impressionne par ses dimensions. C’est l’une des plus grandes places médiévales d’Europe, entourée de joyaux architecturaux comme la Halle aux Draps, les élégantes façades colorées ou encore la basilique Sainte-Marie. Cette dernière abrite un autel sculpté extraordinaire et, chaque heure, son fameux trompettiste qui interrompt brusquement sa mélodie en mémoire d’un archer tué lors d’une attaque mongole. On apprend aussi que c’est dans cette cathédrale qu’officia un certain Karol Józef Wojtyła, bien avant de devenir le pape Jean-Paul II en 1978. Et, détail cocasse : en sortant du lieu saint et en traversant simplement la rue, on tombe… sur le Hard Rock Café. Un contraste saisissant qui nous fait sourire.
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| Entre tradition et modernité |
19 août 2019
Notre arrivée à Oświęcim crée un contraste saisissant avec l’atmosphère animée que nous venons de quitter à Cracovie. La ville semble plongée dans un silence presque irréel, comme figée dans le temps, même si l’on devine, ici et là, des signes de vie dans certains quartiers. Avec ses 35 000 habitants, Oświęcim pourrait paraître, au premier abord, une petite ville ordinaire de Silésie. Pourtant, son nom allemand, Auschwitz, résonne dans le monde entier comme un symbole tragique de l’histoire du XXᵉ siècle.
Conscients de la portée historique du lieu, nous avions réservé plus de trois mois à l’avance pour participer à une visite-conférence en français du camp de travail de Birkenau. Cette préparation nous rappelle à quel point le site attire des visiteurs venus du monde entier, portés par un devoir de mémoire. Quant à la visite du camp de concentration principal, elle se déroule sans guide, en autonomie, offrant un face-à-face plus direct et plus intime avec ce lieu chargé d’émotion et d’histoire.
Face à l’horreur, les mots manquent souvent. Ils semblent trop faibles, trop étroits pour contenir ce que l’on ressent. Et devant ce que l’Homme a pu infliger à l’Homme, nous restons bouleversés, presque incrédules. Nous avions déjà visité le camp de Mauthausen, et même s’il n’existe ni échelle ni comparaison possible dans l’abject et l’inhumain, ce que nous découvrons ici, à Auschwitz-Birkenau, dépasse tout ce que notre conscience peut saisir. C’est une plongée dans un gouffre moral qui dépasse l’entendement.
Lorsque nous quittons Oświęcim, un silence lourd nous accompagne. Nous sommes sidérés, comme si une partie de nous restait encore là-bas, confrontée à ces vestiges qui racontent l’indicible. Sur le chemin du retour, chacun tente de remettre un peu d’ordre dans ses pensées, de trouver une façon d’intégrer cette expérience qui marque profondément et durablement.
Vous pouvez retrouver l'article complet sur Auschwitz-Birkenau
20 au 22 août
La route défile, les kilomètres s’enchaînent, et ce rythme régulier devient le fil conducteur de notre long retour vers la Bretagne. Le paysage change imperceptiblement, comme pour accompagner la transition entre ce que nous venons de vivre et ce que nous retrouvons. Chaque étape, chaque portion d’asphalte nous ramène un peu plus vers la douceur familière de notre région, tandis que nos pensées restent encore imprégnées des émotions intenses de ces derniers jours.
Récapitulatif des nuitées
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Commentaires
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Dominique