Allemagne-Autriche, de Plouguerneau à Vienne

Carnet de voyage de routards heureux

🌍 Introduction – Une fourgon, un rêve et la route devant

Il y a des voyages qui naissent d’un simple besoin d’air. D’une envie de couper le moteur du quotidien pour en allumer un autre — celui de la liberté.

Nous, nous avons Jacqueline, un fourgon au cœur fidèle, une carte routière, quelques vivres et beaucoup d’envies. Direction l’Autriche, sans plan rigide, sans hôtel réservé, juste des routes, des villages, des hasards et des couchers de soleil.

Voici le récit de cette première grande escapade : une parenthèse roulante entre France, Allemagne et Autriche, avec des rencontres, des orages, des routes d’exception, et surtout cette impression rare de se sentir exactement à la bonne place.

🛣️ Vendredi 29 juillet 2016 – En route vers l’Est

Ça y est ! Première grande escapade avec Scott, notre mascotte et Jacqueline, notre fourgon. Oui, elle a un prénom — clin d’œil à la concession où nous l'avons achetée. 

Direction l’Autriche.

Pont végétalisé en Allemagne permettant le passage de la faune.

Avant de partir, c’est le rituel : faire le plein d’eau, charger les vivres, ranger le studio. À 19h pile, contact. Objectif du soir : avaler des kilomètres et franchir Paris avant la marée des vacanciers.

Bison Futé annonce rouge écarlate, alors je roule, sans hâte mais avec entrain. Les routes défilent, les péages aussi, et à 4h du matin, première halte sur l’aire de la Fontenelle, près de Reims.

Nous coupons le moteur. Silence. ScottJacqueline et nous, formons déjà une belle équipe.

☀️ Samedi 30 juillet 2016 – De l’asphalte et des orages

Minuit sept. L’heure parfaite pour souhaiter un joyeux anniversaire à Yet. (Oui, j’aime la précision.) Puis dodo express avant un réveil café-croissant maison.

La journée ? Simple : conduire, conduire, conduire…
Reims, Strasbourg, Faulquemont — clin d’œil à mes amis Juliette et Fabien —, puis les routes du champagne et du vin. À Saint-Avold, plein d’essence et de lave-glace avant de passer la frontière.

L’Allemagne, c’est déjà un autre voyage.

Mais la fatigue se fait sentir. nous nous arrêtons dans un village bavarois au nom chantant : Adelzhausen. Maisons en bois, églises baroques, grande ferme où l’étable donne sur la rue principale. Typiquement bavarois, typiquement charmant.

Nous visitons l’église Saint-Salvador, repérée depuis l’autoroute — il y a toujours de la place près d’une église. À l’intérieur, des statues étonnantes, notamment une Vierge transpercée d’une épée. Nous croisons quelques pèlerins en procession.

Saint-Salvador

Une seconde église, Maria Birnbaum, un peu plus loin, mais elle est fermée. Il est presque 21h. Le ciel s’assombrit, un orage approche. Nous sprintons — un vrai 100 mètres olympique — pour nous réfugier dans l’église juste avant que la pluie ne s’abatte. Un spectacle de tonnerre et d’éclairs. Grandiose… tant qu’on est au sec !

La nuit sera plus calme que la précédente. Un peu de bruit de la route au loin, certes, mais rien de gênant. Enfin, une vraie nuit de repos.

🏰 Dimanche 31 juillet 2016 – Salzbourg, la ville du sel et des cadenas

Réveil à 9h, direction Salzbourg.
Munich se traverse sans peine grâce à ses tunnels parfaits — efficacité allemande, une fois encore.
Mais après, bouchons ! Nos premiers embouteillages en fourgon.

Heureusement, Virginie (le GPS) nous sauve avec des détours de toute beauté.
Entre deux villages, nous admirons ces mâts de cocagne qui décorent fièrement les places bavaroises.
Danke schön, Virginie !

Puis vient le panneau magique : Autriche ! Achat de la vignette autoroutière (8,80 € pour 10 jours), collée côté gauche — à la bonne franquette — et nous voilà officiellement sur les routes autrichiennes.

Salzbourg

11h54, nous entrons dans Salzbourg. Pari tenu : avant midi ! Trouver une place pour Jacqueline est un défi, mais la rue Plaimstrasse nous tend les bras. Déjeuner sur place, échange avec un couple d’Autrichiens incertains sur le stationnement dominical. Je tente le coup sans ticket. L’audace, toujours. Bonne pioche !

Nous filons vers le centre, suivant le Salzach, “la rivière du sel”. Sur un pont, un vieux couple m’aborde : “Vous venez d’où ? Vous aimez notre ville ?” Le regard du vieil homme, fier et attendri, éclaire notre journée. Le ciel reste gris, mais comme nous disons en Bretagne : tant qu’il ne pleut pas, il fait beau !

Nous flânons au marché dominical, traversons le pont des amoureux couvert de cadenas, puis plongeons dans le vieux quartier. Ruelles pavées, façades pastel, églises, places animées, château perché… Salzbourg, c’est un musée vivant. Une carte postale à ciel ouvert.



Mais la ville ne veut pas nous laisser partir : un orage éclate. Nous nous réfugions sous un abribus, éclaboussés au passage par une voiture — baptême local ! 

Un orage nous raccompagne à la sortie. Éclaboussé, trempé, heureux. Nous reprenons la route et trouvons notre coin de paradis au bord du lac d’Attersee, près d’Unterach.
Le calme absolu, quelques chevreuils pour voisins, un dîner au bord de l’eau.

lac d’Attersee

⛪ Lundi 1er août 2016 – Entre rococo et mémoire

Réveil dans la fraîcheur. Une balade dans la forêt, un bon petit déjeuner, et nous voilà reparti.

Direction Linz, ou plutôt Wilhering. Nous y découvrons une abbaye cistercienne de style rococo d’une beauté incroyable : stucs, dorures, fresques, tout y est. Nous y retournons à nouveau l’après-midi.


Puis cap sur Mauthausen.

Un lieu où le silence pèse lourd.
Les murs parlent, les pavés racontent. Nous y marchons lentement, humblement.
L’homme est parfois son propre pire ennemi.



Après cette visite éprouvante, nous poursuivons vers Enns, belle ville colorée, avant de rejoindre Langenstein pour la nuit.

Là, près du château de Spilberg, nous rencontrons une vieille dame en train d’arroser ses fleurs.
Nous cherchons les ruines, elle comprend notre désarroi et nous y conduit spontanément. Elle ne parle pas français, mais sa fille traduit. Ancienne gouvernante en Alsace, elle garde un souvenir ému de la France. Une rencontre simple, belle, humaine.
Nous dormons au pied des ruines, bercé par les moustiques et la gratitude.

🌲 Mardi 2 août 2016 – Le long du Danube

Départ tranquille, en direction de Vienne.
Pas d’autoroute : nous choisissons les routes de traverse, celles qui sentent la liberté et la poussière.

Nous longeons le Danube jusqu’à Grein, joli village aux airs de conte.
Un vieux moulin, une envie de marcher… et nous voilà parti pour 3h45 de randonnée dans la montagne autrichienne. Forêts, silence, vue plongeante sur le Danube : le bonheur simple.

Grein

Retour chez Jacqueline, salade maison, puis route vers la capitale en passant par Sankt Pölten.Stationner un fourgon à Sankt Pölten ? Une aventure. Nous trouvons enfin une place, payante, et trouvons l'horodateur juste avant de se faire verbaliser. Ouf ! Visite de la cathédrale et  observation les fouilles de la Domplatz. 



Le soir, nous installons Jacqueline au Resimobil Stellplatz Wien, au 49 Perfektastraße.
Merci à Karine pour le bon plan Park4Night !

Accueil chaleureux, emplacements propres, électricité, métro à deux pas, et notre espace porte le nom de Philharmoniker Platz. Pour des mélomanes, c’est un signe du destin.

Après des jours de bivouac sauvage, un peu de confort fait du bien : douche chaude, lessive, repos.

🎵 3 & 4 août 2016 – Vienne, symphonie urbaine

Deux jours pour apprivoiser Vienne, métro et chaussures de randonnées en mode urbain. Pour la décrire, un acrostiche s’impose :

Vivante, vivifiante
Impériale, impétueuse
Exceptionnelle, élégante
Nostalgique
No paper (propreté impeccable !)
Epoustouflante… et étouffante (quelle chaleur !)

Première visite : le château de Schönbrunn, quarante salles, audioguide bavard, et l’impression de remonter le temps.
Marie-Thérèse, Sissi, les Habsbourg, Kennedy… Vienne, c’est un roman.

Château de Schönbrunn

Puis la serre à papillons, explosion de couleurs et de silence.

Et les églises, bien sûr : Saint-Augustin, où François-Joseph d'Autriche et la Duchesse Elisabeth de Bavière alias Sissi se sont mariés le 24 avril 1854, et Saint-Étienne, fière et gothique.

Pause bien méritée au Hard Rock Café :

Scott la mascotte

“Bahamas cocktail, please… or maybe a Hurricane.”

Le soir, coucher de soleil sur le Danube Beach, ambiance festive et insouciante.
Nous parcourons les brochures : musées de Sissi, des pompes funèbres (“la cigarette crée des emplois”), de la criminologie… tout y passe.

Le Rathaus, le parlement, les parcs, les maisons de Beethoven et Mozart. Ici, la musique est partout, jusque dans les pierres.

Vienne ne se visite pas, elle se vit. Une vie entière n’y suffirait pas.

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