Autriche, beauté, horreur et amitié, 1 août 2016
Le temps passe vite. Je me lève de bonne heure afin d'aller visiter les environs. Je m'enfonce dans la forêt pour une petite balade d'environ une heure avant de prendre un bon petit déjeuner.
La destination du jour est Linz en Haute-Autriche. En réalité je n'y mettrais pas les pieds, préférant m'arrêter dès qu’un endroit m'attire. C’est ainsi que je fais une halte à Wilhering et découvre, émerveillé, l’église abbatiale de style rococo. Une véritable splendeur, des couleurs, des tableaux, des sculptures…un vrai bijou ! C'est … waouh ! D’ailleurs, après une première visite en fin de matinée, j'y retourne l’après-midi, toujours aussi subjugué… Je me pince, et non je ne rêve pas !
Je prends ensuite la direction de Mauthausen afin de ré-ouvrir le livre des pages les moins glorieuses de l'humanité. Ce livre qui raconte ce que seul l'homme peut faire subir à l'homme, l'horreur...
C’est très émouvant, le silence y est roi. Les lieux, les photos, les objets parlent d’eux-mêmes. Je marche sur ces pavés, descends et monte les marches où nombre de personnes y ont perdu la vie et se sont certainement vu mourir. Ils étaient jusqu’à 2000 dans des baraques prévues pour 300.
L’horreur au quotidien… L’homme est bien son propre pire ennemi !
Des mots me reviennent et me font frissonner : les parachutistes, les chiens lancés à la poursuite des hommes, les vieillards et les malades à qui l’on faisait prendre une douche avant de les envoyer à la chambre à gaz, ...
Si au moins les mémoriaux érigés et les visites permettaient aux hommes de prendre conscience de l’atrocité, de ne pas oublier.
Suite à cette visite éprouvante qui me marquera à jamais, je prends la direction de Enns afin de visiter cette magnifique bourgade avec sa place très atypique, ses maisons colorées… belle promenade dans un dédale de rues.. Cependant le temps passe et je n'y reste pas très longtemps. Je vais ainsi poser mon fourgon près du château de Spilberg à Langenstein avant de me faire dévorer par les moustiques ! Mais cela vaut le coup d'une certaine façon à la vue de ma balade matinale du lendemain … Je n'oublie pas non plus de remercier encore chaleureusement cette femme d'un certain âge qui arrosait ses fleurs. Elle m'a accompagné jusqu'aux ruines, après avoir constaté mon désarroi lorsque je suis arrivé par hasard devant chez elle. Le site ne se situe pas dans la rue Spilberg. Il est dans un lieu encore non identifié sur le GPS. Cette charmante dame s'est donc proposée spontanément de me conduire. Elle ne parle pas le français mais demande à sa fille de l'accompagner. Celle-ci est avec son ami donc je lui dis qu'il n'est pas nécessaire de venir avec nous. La dame a été gouvernante pendant quelques mois dans une famille française d'Alsace, il y a bien longtemps. Elle en garde un très bon souvenir. J'avais l'impression de lui rappeler cette époque … Je crois qu'elle aurait aimé rester un peu avec moi mais comme elle venait de laisser en plan son travail, je n'ai pas osé le lui proposer. Je vais donc passer la nuit aux pieds des ruines de Spilberg, Spilberg et non pas Spielberg ! Paradis des moustiques…mais endroit bien sympathique !