Liberté surveillée

#10
"Dans quelques jours, nous serons libres". Il s'agit là d'une promesse réalisée par notre Président il y a quelques semaine lors d'un intervention télévisée à l'heure du "prime time" ! Exit "Les Marseillais", "Les Anges", "Top Chef" c'est  une nouvelle star de la télé-réalité qui fait face à son peuple ! Le ton est insolemment grave ! La principale condition émise par le chef de l'Etat en est le recul d'un virus qui depuis un an gâche la vie d'une population mondiale éprise de liberté. Ainsi, on ne parle plus de cette population qui souffre au quotidien de la faim, du froid, de la maladie, et qui se jette à l'eau dans l'espoir d'un monde meilleur ! La promesse présidentielle sera reprise, à une heure de moindre écoute, comme un refrain, deux jours plus tard par un premier ministre, à l'accent chatoyant qui fleure bon le soleil, la lavande et le chant des cigales. Il en profite pour octroyer les accessits à cette nouvelle liberté acquise dans le drame et la douleur d'une guerre déclarée à un virus patenté venu d'un autre monde. 



Cette Liberté chèrement acquise est asservie d'un couvre-feu ! Entre 18 heures et 6 heures, il est nécessaire de présenter une attestation de sortie. Le stress de l'oublie de cette fameuse déclaration sur l'honneur doit perdurer encore un certain temps ! La question insondable du "ai-je bien tous mes papiers et surtout les bons ? " lors du croisement des forces de l'ordre va persister. La bonne lecture d'un texte et son interprétation unilatérale, avec ou sans discernement, en ajoutera encore à l'ambiance délétère et de suspicion dans laquelle ce Covid nous a contraint. Nous avons atteint un haut niveau d'infantilisation dans le carcan d'une Liberté qui nous échappe. Une déresponsabilisation malveillante où seul le Père Fouettard peut tracer la route vers un avenir pas toujours aux couleurs d'une nation bleu-blanc-rouge.

L'hôpital agonise, cela fait des décennies qu'il se porte mal. C'est l'effet papillon ! Plus de lit pour soigner en temps de pandémie, alors l'élite innove et invente le repas de familles sans familles !
Le politiquement correct permet le chaos de la délation. Il renvoie certaines régions françaises aux heures les plus sombres d'une histoire que nos anciens n'ont toujours pas oublié. Le politiquement incorrect est de ne pas s'accommoder de directives étatiques parfois contradictoires. Le choix de se prendre en main est l'envers d'un décors installé par une vision étriqué, autrefois appelée bureaucratie.
De fait, cette bureaucratie qui ne dit pas son nom est bien présente. Elle va jusqu'à nier sa propre existence. Elle est le "Pierre" d'un état laïque qui s'est séparé d'une morale cléricale il y a déjà bien longtemps. La lourdeur administrative qui ne dit pas son nom fait barrage au souhait de tous; vivre libre !

La Liberté à bien évidemment un prix. Pour reprendre l'adage;  "La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres", attribué à John Stuart Mill (1806-1873), celui-ci est pensé dans le cadre d'une vie sociale.  Jean-Jacques Rousseau (1712–1778) écrivait dans ses "Lettres écrites de la montagne" (1764) : "On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre." Pour autant une question essentielle se pose ; la préservation de la sécurité d'un individu parmi d'autres n’est-elle pas le prétexte à des restrictions excessives de Liberté ? 

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