Tro Bro Léon 2017 - La Course

Un bruit de rotor pousse à lever les yeux. Un hélicoptère s’élève dans le bleu azur d’un coin du Léon. La course arrive, ils sont à Plouguin puis Le Folgoët ou encore Guissény avant de passer par Plouguerneau pour enfin s’attaquer au circuit lannilisien. C’est facile à dire ainsi, égrener quelques noms de communes, manger les kilomètres, bannir la fatigue.



Il n’est pas aisé de s’imaginer la distance parcourue par les 128 coureurs sous un soleil de plomb que la poussière des ribinou assoiffe. Du reste pour ces artistes de la petite reine, vaut-il mieux franchir ces chemins de traverse sous une chaleur accablante, avec des cailloux à fleur de route qui attendent sournoisement qu’un pneu passe à leur portée afin de réaliser son office destructeur et percer les illusions de victoire des plus téméraires ? Ou préfèrent-ils jouer les équilibristes sur des portions rendues glissantes par des pluies abondantes ?


Cette année, Toutatis a clairement choisi d’offrir aux sportifs une chaleur torride. Préparée de longue date, elle a asséché les ribinou rendant la route très poussiéreuse ... et dangereuse pour un peloton toujours très compact. Il est parfois très difficile de reconnaître un coureur d’un autre sous ce nuage qui se déplace à la vitesse d’un vélo lancé à pleine vitesse.


C’est certainement une des raisons qui a poussé Damien Gaudin à prendre la poudre d’escampette dès le cinquantième kilomètre. Il sera rejoint par le belge Frédéric Backaert. Les deux athlètes vont ainsi se relayer et tenir le peloton à quelques encablures jusqu’à la ligne d’arrivée.


Damien Gaudin, sociétaire de l’Armée de Terre, plus prompt que son collègue d’échappée, franchit la ligne en premier. Il avouera quelques minutes plus tard qu’il avait coché cette course sur son agenda depuis un bail, et qu’il vient de signer sa plus belle victoire. Le podium est complété par Benjamin Giraud. Le landernéen Laurent Pichon, premier breton, s’il échoue au pied du podium, ne rentre pas bredouille. C’est accompagné d’un nouveau porcelet qu’il rentre à la maison.