Athènes, entre soleil, marbre et mythos

9 avril 2016 — En route pour le soleil

Un peu de repos ne peut faire que du bien… enfin, repos, c'est sur le papier !

Départ à 22 h 03 précises de Plouguerneau (oui, j’aime la ponctualité). Courte escale à Brest, le temps de déposer mon meilleur pote, Glazyk, et hop, c’est parti pour Nantes au volant de ma 207 autrefois blanche… disons que la poussière du temps lui donne désormais un certain charme.
La route se déroule sans encombre, accompagnée d’un crachin breton fidèle au poste.
Arrivée à 1 h 53 à l’aéroport de Nantes Atlantique — la précision, toujours.

Petit rituel du routard : Ricoré et pain au chocolat sur le parking “zéro”. Ambiance nocturne garantie. Puis direction les toilettes (classique).
Repérage, sieste improvisée à 2 h 30, casque sur les oreilles.
Quand l’aérogare s’anime enfin, c’est MON vol vers Athènes qui s’affiche !

Premier à me présenter, je fais le malin avec ma valise “pile 19,3 kg”.
L’hôtesse, sourire ravageur : “C’est juste 4,3 kilos de trop !”

15 € plus tard, je repars allégé — moralement et financièrement.

Embarquement porte 21, à l’avant du Boeing 737 Transavia. J’entends une passagère demander à son mari : “Mais c’est où la porte avant ?” - “À l’opposé de la porte arrière !” bougonne-t-il. Ambiance sud-américaine dès 6 h du matin.

Vol tranquille, quelques turbulences, et un petit déjeuner minimaliste (café + pain au chocolat).
Descente splendide : îles, montagnes, soleil. Athènes !

Je file vers le métro pour me rejoindre le centre d'Athènes. J’oublie de composter le ticket — amende potentielle : 20x le prix du billet. Heureusement, pas de contrôle. Le métro est d’une propreté exemplaire : on mangerait presque par terre (mais bon, ce n'est pas autorisé).

Arrivée station Metaxourgio, hôtel trouvé : chambre 605, balcon avec vue latérale sur l’Acropole. Douche, baskets, et direction le centre !
Je flâne autour de l’Acropole — il fait chaud, il y a du monde. Je décide de la visiter demain et me contente d’une balade apéritive.



Déjeuner : salade grecque, saucisses grillées, Mythos bien fraîche. Parfait.
Retour à l’hôtel, re-douche, photos, sommeil.
Debout depuis 36 heures, j’ai bien mérité ma sieste olympique.

10 avril 2016 — Premiers pas d’Athénien

Réveil à 8 h.
Petit déjeuner royal : buffet gargantuesque, yaourt grec divin, saladier de Nutella (!).
Un rot discret, plus tard, dans l’ascenseur, me voilà prêt pour la journée.

Acropole, me voilà.
Marbre, soleil, foule, papillon — tout y est.
Le site est magique, suspendu entre histoire et ciel.
En contrebas, le théâtre de Dionysos rappelle que tout, ici, respire la culture.

Je poursuis vers le stade olympique de 1896 : 68 000 places de marbre, une claque visuelle.
Pause déjeuner tardive : mixed grilled meat platter for two (pour un seul).
Quatre viandes, pommes de terre, piments, olives, fromage, pain grec. Festin improvisé.

Je voulais passer au Hard Rock Café, mais fermé à 15 h. Ce n'est que remis, Athènes m’appelle dehors : musiciens, terrasses bondées, odeur d’huile d’olive et de poussière chaude.
Ville pleine de contrastes : façades sublimes et ruines se côtoient, comme deux époques qui se regardent sans se juger.

Devant une église, des fidèles distribuent un gâteau aux passants. Une dame m’en tend un morceau : pain d’épices local, sourire sincère. Un moment simple, beau.
Je visite aussi une église orthodoxe : silence, icônes embrassées, ferveur palpable.

De retour à l’hôtel, Olga m’offre un café, bien qu’il soit déjà 19 h. Gentillesse incarnée.
Je monte sur le toit : coucher de soleil sur Athènes.
La piscine est vide, mais le cœur est plein.

11 avril 2016 — Athènes studieuse

Jour de repos, mais pas d’ennui : direction l’Agora antique.
Sous les oliviers, je marche parmi les pierres, imaginant les citoyens d’autrefois débattre en sandales.
Le temple d’Héphaïstos domine fièrement. Un geai bleu me salue, un coquelicot pousse entre deux dalles. La Grèce éternelle.

Eglise byzantine de Aghii Apostoli (Les Saints Apôtres) Solaki

Visite du musée de l’Agora, rénové grâce à la fondation Rockefeller : objets, urnes, fragments d’histoire… et moi, ému au milieu.

Petite escale ensuite à la bibliothèque d’Hadrien, où des étudiants m’interviewent en anglais. Quelques mots grecs balbutiés, beaucoup de sourires échangés.
Puis direction le temple de Zeus Olympien : colonnes de 17 mètres, 2,6 mètres de diamètre, grandeur divine.

L'Olympiéion, temple de Zeus Olympien

Je termine la journée dans un jardin plein de tortues, d’orangers et de strelitzias.
Retour à l’hôtel, douche, puis balade nocturne : Acropole illuminéestade scintillant.
Athènes by night : le mélange parfait de chaos et de magie.

12 avril 2016 — Pieds dans l’eau

Vamos a la playa !
Métro + bus vers le sud, sur les conseils du réceptionniste : “Plus tu descends, plus c’est beau !”

Je vois la mer, je fonce à pied. Mauvaise idée : je me retrouve à marcher le long de l’ancien aéroport d’Athènes, désert et envahi d’herbes.
Heureusement, une Polonaise adorable me remet sur le bon chemin. “Take the 117!”, me dit-elle.
Trajet magique : mer, vent, soleil, et une conductrice qui me salue d’un sourire.

La Polonaise me raconte : “Before, all was alive here. Now, all is dead.”
Les migrants arrivent souvent par la mer, juste à côté. Moment de silence.
Puis, la mer enfin.
Petite crique, eau turquoise.
Je plonge. Fraîche mais parfaite. Le bonheur simple.

Retour à Athènes en fin d’après-midi, halte au Hard Rock Café, puis dîner rue Adrianou : moussaka + vin blanc local. Un délice… et un léger tournis. Mais quel plaisir d’être là.

13 avril 2016 — L’appel de Corinthe

Aujourd’hui, cap sur le canal de Corinthe.
Train au départ de la gare de Larissa. Le guichetier me lance :“Quickly, quickly!” Je saute dans le train sans trop savoir où il va. Ça, c’est le voyage.

Un changement plus tard, j’arrive à Corinthe.
Balade initiatique jusqu'au Vieux Corinthe : ruines, colonnes, musée, splendeur.
Le lieu respire l’histoire. Le temple, l’église de Saint Paul, les fouilles en direct.
Je suis seul au milieu des pierres et du vent. C’est beau, tout simplement.

Je veux ensuite voir le canal.
6,5 km de long, 23 m de haut.
Une cicatrice bleue dans la terre. Vertigineux, majestueux.
Je reste là un long moment, hypnotisé.

Retour à Athènes en car. La lumière du soir glisse sur les collines.
Je descends presque devant l’hôtel, sourire aux lèvres.
La vie est belle.

14 avril 2016 — Entre ruines et rock

Direction Keramikos, quartier antique des potiers.
Les ruines s’étendent entre l’herbe et les fleurs.
Des tortues se promènent tranquillement. Oui, vraiment !
Certaines mâchouillent les pâquerettes comme si elles avaient tout leur temps (et elles l’ont).

Les Ostraca, un ostracon

Visite du musée : poteries, stèles, ossuaires “avec os” — dixit un flyer approximatif.
Puis, métro pour Le Pirée : le port, les bateaux, et… le stade de l’Olympiakos.
Je ne peux pas entrer, mais la boutique officielle vaut le détour : maillots, landaus, mugs, tout rouge et blanc.

Balade dans la marina : yachts démesurés, façades décrépies, cafés bondés.
Je prends le tram pour explorer plus loin, me perds (classique), et finis… devant le stade encore une fois !
Pause déjeuner au port, retour à l’hôtel.

Le soir, direction mon QG : le Hard Rock Café.
Je retrouve Irene, Tonia, Yannis, Elias, Vassilis et Elisabeth.
Ambiance rock et rires complices.
Les guitares de ZZ TopElton JohnMarilyn Manson et Nana Mouskouri (oui, elle aussi) décorent les murs.
Dehors, l’Acropole veille.
Dedans, le rock résonne.
All you need is love… and a cup of coffee.

15 avril 2016 — Au sommet du calme

Bus, métro, puis marche : direction un monastère perché aux abords d’Athènes.
En chemin, une vieille dame chargée de roses nous guide. Elle va sur la tombe de son mari. “Thank you,” je souffle, touché.

Monastère Kaisariani

La montée devait durer une demi-heure, on mettra plus d’une heure.
Mais la vue… Athènes vue d’en haut, le stade Olympiakos brillant au loin, la mer au bout.
Arrivés en haut : paix absolue.
Un hibou veille sur son petit, les pins murmurent, et la ville s’éloigne derrière nous.
Le temps s’arrête.

On redescend doucement, bus, métro, retour au tumulte.
Une journée d’air pur et de silence.
Simple, belle, nécessaire.

16 avril 2016 — Antio Athina

Dernier matin.
Je prends mon café, regarde Athènes s’éveiller.
Je repense à tout : les rues, les gens, la lumière, les odeurs, les rires.

Au pays de Socrate, Platon et Aristote, je suis pris épris d'une pensée bien philosophique. Je réalise qu’en voyage, on apprend toujours à dire “bonjour”, “merci”, “s’il vous plaît”…
Mais rarement “au revoir”.
Peut-être parce qu’on ne veut pas vraiment partir.

À la réception, je serre la main de Georges, je reçois le sourire d’Olga, le clin d’œil de Dimitri.
Et cette jeune femme dont j’ai oublié le prénom — dommage.
Pas besoin de mots : tout est dit.


Mais cette fois, je retiens la leçon : “Au revoir” en grec, c’est “αντίο” — antio.

Alors voilà :
αντίο Αθήνα.
(Antio Athina – Au revoir Athènes.)

Je quitte la ville avec un pincement au cœur, la valise pleine de souvenirs et l’envie déjà d’y revenir.
Parce qu’Athènes, c’est ce genre d’endroit où tu arrives en curieux et d’où tu repars en ami.

🌿 Fin du voyage… pour cette fois.
Athènes, merci pour la lumière, le chaos, les sourires et les mythos.
Et comme on dit ici : μέχρι την επόμενη φορά (méchri tin epómeni forá),
A la prochaine !

🚐 Épilogue – See you soon

Le voyage s’achève, mais Athènes reste là, gravée dans un coin du cœur. Chaque pas, chaque sourire, chaque pierre a laissé une trace — celle du bonheur simple d’être ailleurs, vivant, curieux. 

Voyager, c’est apprendre à partir sans savoir quand on reviendra. Athènes m’a rappelé que le monde appartient à ceux qui marchent sans plan… et reviennent avec des histoires. Fin du voyage, début des souvenirs. 

J’ai quitté Athènes avec du soleil plein la tête, du sable dans les chaussures et l’envie furieuse d’y retourner.

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